La Cité de la musique - Philharmonie de Paris réunit deux grands noms de l’architecture : Christian de Portzamparc pour la Cité de la musique et Je
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Barbara : une longue dame brune, un visage aux traits dessinés, des textes ciselés chargés de mélancolie, telle est l’image en clair-obscur qui s’impose sur papier glacé. L’exposition propose au contraire de passer derrière le rideau : elle raconte l’histoire d’une petite fille juive à l’enfance meurtrie, qui décida que le spectacle serait sa vie et le théâtre, le décor de son quotidien ; elle dévoile la femme que devint Barbara, vibrante et lumineuse.
Sa voix, son timbre inimitable embarque le visiteur dans le récit profond et réjouissant de cette libération. S’y découvrent ses débuts méconnus à Bruxelles, où la jeune Monique Serf affronte la pauvreté mais impose sa diction travaillée et son allure gironde. Quand vient l’heure du retour à Paris, Barbara, cheveux courts, silhouette amincie vêtue de noir, se frotte à la bohème des cabarets. De ces années d’errance, la « chanteuse de minuit » gardera irrémédiablement le goût du voyage, du précaire et de la liberté. Si elle chante d’abord les mots des autres, ceux de Brel et de Brassens, Barbara écrit bientôt ses « petits zinzins » : des confidences musicales et feutrées, comme une manière de s’offrir sans se découvrir. Cachée derrière son piano, puis debout, puis dansante, la femme se métamorphose enfin, sous le regard des grands photographes de l’époque : Robert Doisneau, Jean-Pierre Leloir, Just Jaeckin…
BARBARA L’AVENTURIÈRE
Le visiteur découvre également le cérémonial de ses récitals : la magie du rideau qui s’ouvre, le velours et la dentelle des tenues de scène sacralisées. Il rencontre aussi l’aventurière qui s’essaya au théâtre et au cinéma, guidée par son intuition et ses amitiés pour Jacques Brel, Jean-Claude Brialy ou Maurice Béjart, jusqu’à inventer une comédie musicale pour Gérard Depardieu…
À mesure que sa popularité grandit, Barbara se fait plus discrète, se retire à la campagne. L’exposition devient littéralement un jardin où l’artiste se ressource et où la création se libère. À 50 ans, la chanteuse imagine une série de concerts sous un chapiteau de 2 200 places élevé à Pantin – l’endroit même où s’est édifiée la Philharmonie. La voix a changé, mais la communion avec le public est plus forte que jamais. Ce dernier, debout, ne quitte la salle qu’après de longs adieux.
BARBARA INTIME ET PASSIONNÉE
Manuscrits, correspondances, dessins, d’innombrables documents inédits confiés par les proches de la chanteuse laissent deviner la Barbara intime, passionnée, comme ces courriers bouleversants qui éclairent une facette méconnue de Barbara : son investissement auprès des autistes, des prisonniers et des malades du sida.
Commissaire : Clémentine Deroudille
https://philharmoniedeparis.fr/fr/exposition-barbara