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« Ce qui rapproche le design graphique, la scénographie, la photographie et le cinéma, est cet intérêt que nous portons à toute création liée au développement de la technologie et à celui d’un langage artistique contemporain » écrivait en 1961 Wojciech Zamecznik. 
Le dialogue entre photographie et arts graphiques, amorcé au début du 20e siècle, est particulièrement fécond pendant les deux décennies qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945-1969). L’exposition présente sur ce thème une centaine de photographies et de documents inédits, issus de la collection du Centre Pompidou et de collections privées et publiques internationales. Souvent méconnues, ces œuvres éclairent un pan important de l’histoire des relations entre photographie et arts graphiques dans les années d’après-guerre. Si plusieurs graphistes s’essaient alors à la pratique du photomontage, d’autres affectionnent plutôt l’abstraction formelle permise par la photographie. Leurs photogrammes et dessins lumineux, obtenus grâce à d’innovantes expérimentations, sont appliqués à la publicité, à des affiches d’événements culturels, à des couvertures d’ouvrages ou de pochettes de disques. Les acteurs de cette nouvelle sensibilité plastique, actifs aux États-Unis et en Europe, sont pour beaucoup d’entre eux formés ou inspirés par les préceptes du Bauhaus allemand. Cette école, fondatrice de l’alliance entre beaux-arts et arts appliqués, avait pensé le créateur comme un agent social au service de l’expression dynamique du contemporain. Les ouvrages des personnalités associées à cette avant-garde s’imposent comme des sources d’influence fondamentales pour ces graphistes-photographes d’après-guerre : Laszlo Moholy-Nagy (Peinture, Photographie, Film, 1925, Vision in Motion, 1947) ou György Kepes (Language of Vision, 1944, The New Landscape in Art and Science, 1956).

Dans cette lignée, des innovateurs aussi divers que Gérard Ifert (Bâle, 1929), William Klein (New York, 1928) ou Wojciech Zamecznik (Varsovie, 1923-1967) inventent, dans les années 1950 et 1960, de nouvelles formes d’expressions « photo-graphiques ». Ces trois personnalités, actives dans des domaines d’application distincts, opèrent néanmoins dans des contextes culturels assez proches, marqués non seulement par l’héritage du Bauhaus, mais également par celui de l’art concret et par les développements contemporains de l’abstraction gestuelle ou du cinétisme. Au moyen de captations photographiques des vibrations lumineuses, d’effets rythmés de montage et de jeux de couleurs, toutes trois s’attachent à retranscrire les sensations dynamiques caractéristiques de l’environnement industriel, telles la vitesse, l’expérience de la foule ou l’ultra-mobilité.

Mercredi 08 novembre 2017
Lundi 29 janvier 2018
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