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Symbolisme

    Louis Janmot dés 1835, puis Gustave Moreau et Puvis de Chavannes sont des précurseurs du symbolisme en peinture, qui mêle au mystique les thèmes de l'étrange et du rêve.

 

     Au début du xixe siècle, le mythe d'Ossian est un des principaux thèmes préromantiques où se manifeste une dimension onirique, qui inspire surtout les peintres scandinaves, allemands et français comme Nicolai Abildgaard, Anne-Louis Girodet, Eugène Isabey le baron Gérard, la Secte des Barbus et même Ingres. En Angleterre et en Allemagne, les quatre principales figures du préromantisme puis du romantisme sont Johann Heinrich Füssli, William Blake, Philipp Otto Runge et Caspar David Friedrich.

 

     D'autres mouvements associés au symbolisme sont ceux des peintres nazaréens qui ont pour objectif de renouveler l'art religieux par l'étude des maîtres anciens italiens et allemands et les préraphaélites avec Hunt, Millais et Rossetti, dont le pessimisme sera partagé par les symbolistes. Ils renouvellent l’approche du sujet littéraire et on retrouve aussi chez eux le concept d’une peinture initiatique qui sera une des aspirations des symbolistes.

 

     En 1891, Gabriel-Albert Aurier a défini l’œuvre symboliste par cinq mots-clés :

     Idéiste, puisque son idéal unique sera l'expression de l'Idée ;

     Symboliste, puisqu'elle exprimera cette Idée par des formes ;

     Synthétique, puisqu'elle écrira ces formes, ces signes, selon un mode de compréhension générale ;

     Subjective, puisque l'objet n'y sera jamais considéré en tant qu'objet, mais eu tant que signe d'idée perçu par le sujet ;

     (c'est une conséquence) Décorative – car la peinture décorative proprement dite, telle que l'ont comprise les Égyptiens, très probablement les Grecs et les Primitifs, n'est rien autre chose qu'une manifestation d'art à la fois subjectif, synthétique, symboliste et idéiste.

     Quand même, le courant ne peut pas être défini à partir de critères formels. Le symbolisme s'est défini contre l’actualité, celle du reportage naturaliste, mais aussi contre l’actualité sur la lumière (impressionnisme). On attribue la paternité du symbolisme soit à Émile Bernard soit à Paul Gauguin. L’art symboliste peut être éclairé par les qualités ci-dessous :

 

     Opposition au réalisme : la primauté est donné au regard subjectif, il y a aussi une opposition au temps avec le « culte » d’inachèvement des toiles. C’est encore l’extension de l’œuvre au-delà de ses limites physiques.

     Application de la théorie baudelairienne : C’est la quête d’une unité stylistique et picturale. La vision de l’être humain apparaît comme un vestige du passé. Il y a un établissement d’une relation entre expérience sensible (les sens en éveil) et conception pessimiste.

     Existence entre instant et durée : Comme l’illustre bien le cas de Gustave Moreau, il conçoit ses œuvres dans la globalité, cependant, à sa mort, bon nombre de ses tableaux ne sont pas achevés. Il traite souvent l’image comme une apparition et abandonne la couleur.

     Culte de l’instabilité et de la défiance à l’égard de la raison : Le scepticisme à l’égard de la pensée positive, manifesté dans le renouveau du mythe, conduira les symbolistes à tirer parti de tout ce qui se trouve en marge de la rationalité. On note donc la présence de l’hystérie (ou son double artistique), qui révèle un certain goût pour la théâtralité du psychisme et pour l’extrapolation du subconscient.

     Le symbolisme a été critiqué pour son individualisme et son élitisme, son souci de la tradition et son obsession pour l’irrationnel. Le symbolisme demeura dans ses rapports avec la politique dans le domaine de l’utopie. Il correspond autant à une réflexion sur le rôle de l’image qu’à l’invention de solutions formelles. En rupture avec les naturalistes et les impressionnistes, les symbolistes œuvrèrent pour que l’image recouvre une dimension sacrée. L’essor du symbolisme prend grâce à la diffusion de l’estampe et au rôle des artistes d’illustrateurs (Bruges-la-Morte). Des artistes contemporains tels que Kandinsky ou Mondrian trouveront leur source chez les symbolistes. La période bleue de Pablo Picasso manifeste également de la grande importance du symbolisme dans son œuvre.

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